L'INFINIT I LA LLUNA...

L'instant més callat de la nit es produeix quan el brogit lentament acumulat es transforma en zero. La lluna dibuixa exactament el número més ínfim i obstinadament solitari... el no res i el tot, l'infinit perfecte...

dissabte, 28 de març del 2009

it's raining inside me

Aquest cel gris
de març plujós
que m'abraça lent
suau i càlid
sobre un mar d'argent
d'onades que em duen
l'enyor de ta pell
i el bes que imagino
als teus llavis dolços
abismals
com una primavera a destemps
de tardes líquides i hores instant
màns que es miren
ulls que llepen l'ànima
i aquest enyor de pluja i pell.

dilluns, 23 de març del 2009

Amén


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Assumeix la responsabilitat
per a ser el que ets
i reconeix-te lliure
de ser el que seràs.
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Jean Paul Sartre

divendres, 20 de març del 2009

Estimar...

- Avi...
- Digue'm, bonica. Què téns?
- Res. Pensava.
- I què pensa la meva princesa?
- Avi, com és que totes les cançons que escoltes són tristes?
- Això, pensaves?
- Aquest home que canta ho està de trist, molt... I tu em vas dir que era una cançó d'estimar, aquesta. Ahir nit li vaig preguntar al papa i em va dir que la cançó és així, de cantar-la trist. Però no és veritat. És l'home que està trist, perque no l'estimen.

- De vegades, ma petite, que no t'estimin com tu voldries et fa sentir trist.
- Ah, ja sé, com quan tu no hi eres i la iaia estava trista.
- No ben bé, carinyet. Quan jo no hi era, la iaia estava trista, sí. Però jo no podia tornar a casa perque m'haguessin tancat a la presó. Era estant lluny que l'estimava. En aquell temps, les coses eren així, fillet.
- Sí, això ja ho sé que no podies tornar de França. I que la iaia t'escrivia cartes cada setmana. Me les ha ensenyades moltes vegades i m'agrada molt mirar-les, saps?
- Ah, sí? això ha fet la teva àvia? jajajaja
- Però...
- Digues, princesa, què t'amoïna?
- Doncs que si estimar fa posar trist més val no estimar a ningú, no?
- Mira, estimar, no fa posar trist. Mai. El que fa entristir és no saber estimar. No m'entens, oi?
- No, avi.
- El que vull dir, és que estimar fa feliç, sempre. El que fa mal és no saber o no poder estimar com voldriem. I, també ens dol, no sentir-nos estimats.
- Per això la iaia estava trista quan tu estaves a França, no? et trobava a faltar.
- És clar, ma petite. Sempre volem tenir a prop els qui estimem, però de vegades no és possible. La vida, princesa, és molt complicada, però molt bonica, saps?
- Això també ho diu la iaia.
- La tornem a escoltar, avi?
_ Oui, ma petite...


dimarts, 17 de març del 2009

Col·laboració 100è Joc Literari

El bloc "Tens un racó dalt del món", arriba avui al 100è joc literari, i per a celebrar-ho em complau col.laborar amb el següent text:

Amor sense nom, amor de primaveres i tardors,
amor sense nom, somnàmbul, com una mà sense ulls,
entumits els turmells, què fas, que no m'acabes d'entrar,
cauen agulles de punta sobre els dies plans,
amor de carn i ossos, amor sense nom,
no hi ha coixins a l'avern, només fam!,
fal·làcia fugaç, rèmora enquistada, lletrada
d'un nom, no hi ha Carles ni Isabel, sense nom
rodolo pels tombants del jo, barrada la porta
a l'antre fosc on granen els blats, toquen les campanes
i la corriola es fa ampla, com la set d'un mort.


Es tracta del fragment inicial del primer poema d’un llibre en concret que heu d’endevinar. Per tal de facilitar-vos la feina us regalo aquesta pista:
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Poeta d'aigua, de riu amic i amat

Trobareu les instruccions per a participar en aquest joc a "Tens un racó dalt del món" ,

Podreu obtenir punts per al sorteig mensual que, en aquest cas, és un lot de llibres de Cossetània Edicions, i qui encerti més fragments inicials aconseguirà, a més i sense sortejos, un dels llibres d'en Jesús Ma. Tibau dedicat.

Moltes felicitats, Jesús!

dissabte, 14 de març del 2009

de la por de naufragar...

Et vaig dir que tenies por d'obrir-la i llegir,
però m'equivocava.
Era jo qui tenia por de llençar-la.

dilluns, 9 de març del 2009

dos-cents posts i un fado...

Meu fado meu - Mariza

divendres, 6 de març del 2009

Seda

lectures a l'abisme
i et penso...


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"HICIERON descorrer un panel de papel de arroz, y Hervé Joncour entró. Hara Kei estaba sentado con las piernas cruzadas, en el piso, en la esquina más lejana de la habitación. Llevaba una túnica oscura; no tenía joyas. Único signo visible de su poder, una mujer extendida a su lado, la cabeza apoyada en su regazo, los ojos cerrados, los brazos escondidos en el amplio vestido rojo que se extendía alrededor, como una llama, sobre la estera color ceniza. Él le pasaba lentamente una mano por el cabello: parecía acariciar la piel de un animal precioso y aletargado."

dilluns, 2 de març del 2009

Puisque c'est ma rose...


Le Petit Prince
Antoine de Saint-Exupéry
Chapitre XXII

(versió en espanyol)

C'est alors qu'apparut le renard:
- Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta:
- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
- Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.
Le renard parut très intrigué :
- Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
- Non.
- Ça, c'est intéressant ! Et des poules ?
- Non.
- Rien n'est parfait, soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée:
- Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:
- S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.
- Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
- Que faut-il faire? dit le petit prince.
- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
Le lendemain revint le petit prince.
- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur... Il faut des rites.
- Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince.
- C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche:
- Ah! dit le renard... Je pleurerai.
- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
- Bien sûr, dit le renard.
- Alors tu n'y gagnes rien !
- J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Puis il ajouta:
- Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.
Le petit prince s'en fut revoir les roses:
- Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient bien gênées.
- Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.
Et il revint vers le renard:
- Adieu, dit-il...
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
- Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.